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Quand on conçoit un bâtiment, le budget travaux est souvent la seule donnée regardée de près. Pourtant, sur tout le cycle de vie, il ne représente que 25 à 30 % des coûts réels pour un bâtiment classique.

Quand on conçoit un bâtiment, le budget travaux est souvent la seule donnée regardée de près. Pourtant, sur tout le cycle de vie, il ne représente que 25 à 30 % des coûts réels pour un bâtiment classique.

Le reste ? Ce sont les charges d’usage, l’entretien, les remplacements, les factures, les réparations, les rénovations… Et c’est souvent là que viennent les regrets. Un exemple d’actualité : pas d’occultations prévues induit la surchauffe en été. On installe donc des climatiseurs qui font grimper les factures de +300 €/an. Bilan : un gain apparent de 2 000 € à la construction coûte 9 000 € en 30 ans. Et ce, sans confort d’été au passage.

Raisonner en coût global, c’est changer de regard. C’est concevoir des bâtiments qui coûtent moins à long terme, et donc qui pèsent moins sur les usagers, en particulier les plus vulnérables. Cela pousse à faire des choix intelligents, ou penser usages plutôt que simple mise en œuvre.

Dans les projets publics ou professionnels, cette logique commence à se généraliser. Il suffit souvent de missionner un économiste de la construction avec une approche coût global, et de l’intégrer comme critère d’analyse dans les appels d’offres. De nombreux labels ou certifications l'encouragent déjà (HQE, BD, BBCA…). Mais pour les particuliers ou les petits maîtres d’ouvrage, la question reste floue. Peu de ressources simples existent, et beaucoup de choix sont faits par défaut ou par peur du dépassement budgétaire immédiat.

C’est là que les architectes, les AMO, les artisans formés ont un rôle essentiel à jouer. Il ne s’agit pas de “vendre plus cher”, mais d’expliquer les conséquences d’un choix à 10, 20 ou 30 ans. Et souvent, ce n’est pas le plus coûteux à l’achat qui revient le plus cher à vivre, c’est même l’inverse.

Pour comprendre plus spécifique les rouages de cette approche formalisée dans la norme ISO 15686‑5, plongez-vous dans l’étude du CEREMA faite pour la banquedesterritoires.fr.

Construire moins, mais mieux, comme dit le crédo. Pensez-y quand vous voudrez changer votre chauffe-eau – est-ce vraiment le plus efficace pour vos économies sur le long terme ?

Exemples de simulations d’une approche sans coûts globaux et deux avec– Source : Agence Qualité Construction AQC

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